Cela faisait maintenant plusieurs semaines que le jeune Krasis était dans la communauté.
Naturellement doué de ses doigts, le Chef l'avait assigné à la production de ce qui est pompeusement nommé "planches", alors que ce n'étaient que de vulgaires bouts de bois vermoulus.
Ses échanges verbaux avec le reste de la communauté s'étaient jusqu'à lors cantonnés au plus strict nécessaire, mais son habileté lui avait vallu d'avoir, malgré son jeune age, la responsabilité d'un groupe de production de "planches".
Il evitait Clément autant que possible, lui montrant rapidement ses taches du jour, avant de retourner s'occuper des siennes.
Que dirait son menuisier de pere s'il le voyait aujourd'hui?
Serait il fier? Ou enragerait t'il ?
Au moins sa claustration lui avait donné du temps pour réflechir... ce qu'il aurait du faire avant de s'embarquer pour cet endroit!
Partir sur un coup de tete à la recherche de son frère, ne pas écouter les conseils de son père, peut être avait t'il commis une erreur...
Quand son père lui avait annoncé le départ de Gary, il n'en avait pas cru ses oreilles, il connaissait ses démelées avec la mafia, mais de là à devoir s'exiler ainsi!
Quelques jours plus tard il s'etait embarqué clandestinement avec les autres candidats au départ, et avait du soulager un des collons de son "titre de transport".
Il avait passé le reste du voyage en se cachant, mais avait quand même questionné le personnel de bord afin de savoir s'il avaient vus un grand jeune homme d'une vingtaine d'année portant une grande balafre qui débutait sur sa tempe et s'achevait dans le fouilli de sa barbe. Helas personne ne l'avait croisé.
Il avait ensuite vécu une arrivée assez mouvementée sur Pandora, completement affamé et deshydraté, il n'avait du sa survie qu'aux gens d'une communauté appellée VrillsLand, qui l'hebergeait depuis en échange de son travail.
Sauf que la situation actuelle ne pouvait pas durer, il devait retrouver son frère au plus vite! Et il n'était clairement là...
Il devait donc se faire accepter le plus rapidement possible des autres, afin de pouvoir partir explorer la planete dans la sécurité toute relative d'un groupe, et peut etre retrouver son frère.
Pour la dixieme fois de la journée Krasis ressassait les memes pensées, l'air absorbé dans la contemplation du tas de bois.
Clément arrivant, il se remit au travail pour masquer son visage rougi par les larmes.