La Guilde de Pandora
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 ago quoi ?

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Nitneuc
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Nitneuc


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Date d'inscription : 04/04/2006

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MessageSujet: ago quoi ?   ago quoi ? EmptyJeu 21 Sep 2006 à 12:35

(Déjà posté il y a un bon moment sur le forum de Fractal mais comme peu de monde le consulte je le reposte içi Wink )


Le souffle court, la respiration laboriseuse, haletante, une suée naissante, coulant le long des aisselles et perlant à grosses gouttes sur le front...

- Quentin ? Qu'est-ce qu'il y a mon chéri ? Oh mon dieu, tu es blanc comme un linge, qu'est ce qu'il y a ? Qu'est ce qui ne va pas... ?
- De l'air..., j'etouffe... allons... nous... en... s'il te plaît...

C'était un 4 juillet comme un autre à Boston, dans l'état du Massaschusset. La foule dans les rues était collossale, fêtant avec un entrain resté intact au cours des siècles, la victoire des colonies sur l'envahisseur anglais. Une quantité incalculable de bannières étoilées flottaient au vent sous cet écrasant soleil d'été, les confettis volaient, les fanfares aux musiciens en uniformes rouges défilaient au rythme de l'hymne Américain, mais surtout, à perte de vue des gens... beaucoup de gens... trop.

C'est précisément lors de cette journée que le petit garçon que sa mère avait appellé Quentin (mais qui adopterait plus tard le sobriquet de Nitneuc en s'amusant du résultat de l'inversion des lettres de son prénom) apprit qu'il souffrait d'un mal rare, que les spécialistes appelaient pompeusement "l'agoraphobie".
Pour les profanes ce n'était ni plus ni moins qu'une peur maladive de la foule, de la densité de population pour être vraiment précis. Personne n'aurait pu expliquer d'où lui venait cette faiblesse. Certaines personne tournaient de l'oeil à la vue d'un serpent, ou même d'une petite araignée. Lui avait simplement hérité de la variante "foule" de la grande famille des phobies et il avait bien fallu s'en accomoder.

En réponse au verdict des médecins, les parents de Nitneuc (alors agé de 8 ans) avaient convenu de déménager dans un endroit moins peuplé, le terme pouvait prêter à sourire quand on savait que la densité dans le pays n'avait jamais été aussi élevée qu'alors. Si les choses continuaient ainsi on allait finir par se décider à construire des gratte-ciel au beau milieu du désert du Nevada. Finalement leur choix se porta sur les environs de Worcester, toujours dans le même état. Ces grands sédentaires devant l'éternel n'aurait voulu en changer pour rien au monde.

Rapidement il apparut que le goût et surtout les capacités dont faisaient montre le jeune garçon dans le domaine des sciences et techniques dépassait de loin les standards établis par les technocrates de leur état. Sans aller jusqu'à faire partie de ce que l'on appelle communément les surdoués, on pouvait affirmer sans s'avancer que l'enfant faisait partis de ces "excellents élèves", nantis d'un sens critique et de facultés de compréhension exceptionnelles. A l'issue d'une scolarité sans faille - et avec deux ans d'avance - il parvint non sans mal à intégrer le prestigieux MIT, Massaschusset Institute of Technologie pour y suivre une formation d'ingénieur chimiste.

Malgré cette apparente réussite, où qu'il aille, là où il y avait du monde..., partout, son mal singulier se chargeait de lui rappeller qui il était réellement. L'associal, l'allergique au contact..., car bien qu'il n'éprouva pas de réticence particulière à l'égard de quelque personne que ce soit prise individuellement ou en petit comité, comment aurait-il pu vivre autrement qu'en ermite fugitif ? Persécuté par un monde surpeuplé vivant au rythme de la vie urbaine.

Pour pallier à tout cela, Nitneuc étudiait dans la mesure du possible reclu chez lui, ne se rendant en ville ou sur le campus qu'entre 2h00 et 7h00, toujours pour ces raisons évidentes de "densité". Le jour, lorsque il ne dormait pas, il trouvait un réconfort salutaire dans la course à pied. Aussi étonnant que cela puisse paraître, le simple fait de courir agissait comme un remède miracle contre sa phobie, comme si l'energie de sa foulée suffisait à créer une bulle protectrice, le prémunissant de cette foule hostile malgré elle.
Il courait souvent jusque au stand de tir, car l'utilisation d'une arme à feu lui faisait un bien fou, sentir le recul rassurant de la détonation se propager dans son bras droit, éprouver la satisfaction simple - mais ô combien réjouissante - d'admirer les stigmates d'un joli tir sur le carton... Cette fascination macabre pour les armes à feu et les explosions, il ne pouvait l'expliquer autrement. C'était d'ailleurs une des raisons qui l'avait poussé à s'orienter sur la voie de la chimie. C'est au détour d'un carrefour, en revenant justement de ce stand de tir qu'il fit un jour une découverte qui allait bouleverser sa vie.

"Pandora votre nouvelle terre, tentez votre chance, partez pour un monde neuf"


Un monde neuf... les mots se mirent à résonner dans la tête de Nitneuc. Un monde vaste, de l'espace... à perte de vue des étendues inhabitées, de l'espace... un monde nouveau, de l'espace, probablement plus qu'il ne pourrait jamais en désirer.
Il ne put en trouver le sommeil de la nuit, c'était une occasion rêvée dans sa situation. En garçon raisonnable il s'était occtroyé un délai de reflexion avant de se fixer définitivement, mais au fond de lui même il savait que sa décision avait été prise au moment même où il avait posé ses yeux sur l'affiche de la White Star. Sa mère en serait malheureuse, sans doute... mais il espérait qu'au fond d'elle, elle comprendrait son choix à défaut de l'approuver. Le temps de lui faire sa lettre d'adieu, de rassembler ses affaires et de faire le décompte de ses économies, Nitneuc était déja parti vers les bureaux de la White Star, avancant avec la foulée assurée d'un coureur entrainé. Il ne laissait derrière lui ni amis, ni petite amie, simplement de vagues connaissances et ses parents qui sauraient bien s'en tirer sans lui.

Sa nouvelle vie commencait devant la rampe d'embarquement du Shuttle pour la station spatiale de la White Star.


(à suivre)
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